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Exposition temporaire

La bataille de Brécourt
Une mémoire enfouie

Exposition temporaire sur les fouilles archéologiques de cette fameuse bataille du Débarquement.

Sommaire

Entrée de l'exposition sur la bataille de Brécourt

Un site historique redécouvert

À 4 km au sud-ouest d’Utah Beach, le Manoir de Brécourt fut le théâtre d’un combat devenu légendaire. Des fouilles archéologiques, menées par l’Université Bordeaux Montaigne en partenariat avec le Musée du Débarquement de Utah Beach et soutenues par le Ministère de la Culture, ont permis d’explorer ce site. La première campagne de fouilles a eu lieu en 2022 et a mis au jour des vestiges restituant la mémoire de ces événements.

Équipe des fouilles de Brécourt
L’équipe de fouille de Brécourt 2022 devant le monument aux morts de Sainte-Marie-du-Mont.

De la mémoire vers le mythe 

Le matin du 6 juin 1944, des parachutistes de la Compagnie E du 506ᵉ régiment de la 101ᵉ Division aéroportée américaine ont attaqué une batterie d’artillerie allemande qui visait Utah Beach. Ce combat, raconté par plusieurs témoins américains, a été popularisé par le livre Band of Brothers de Stephen E. Ambrose (1992) et la mini-série éponyme (2001).

Photo dédicacée bataille de Brécourt
Photo dédicacée à Charles de Vallavieille par Don Malarkey et Buck Compton, qui ont tous deux participé à l’assaut du Manoir de Brécourt.

L’évolution du récit historique

Longtemps resté dans l’ombre, ce combat fut d’abord évoqué en 1948 dans La brèche de Sainte-Marie-du-Mont de François Lemonnier Gruhier. Dans les années 1970, George Koskimaki apporta les premiers témoignages de soldats, renforcés en 1984 par les recherches de Michel de Vallavieille et la rencontre avec Richard Winters, l’officier ayant dirigé l’assaut. Un mémorial en hommage aux parachutistes de la Compagnie E fut inauguré en 2008, suivi en 2012 par le monument dédié au leadership militaire.

Mémorial de la bataille de Brécourt
Mémorial de la bataille de Brécourt
Le monument au leadership
Le monument au leadership, à l’effigie du Lieutenant Richard D. Winters.

Une bataille aux récits divergents

Les récits du combat présentent des différences quant à la disposition des canons allemands et leur calibre (88 mm ou 105 mm). L’identité de l’unité allemande reste également incertaine : certaines sources l’attribuent au 6ᵉ régiment de parachutistes, d’autres au 90ᵉ ou 191ᵉ régiment d’artillerie.

La stratégie américaine

L’assaut fut mené selon la doctrine du “Fire and Manœuvre” : une base de feu couvrait l’avancée de deux groupes d’attaque, dirigés par Winters et le lieutenant Compton. Après avoir pris les trois premiers canons, un détachement mené par le lieutenant Speirs s’empara du quatrième. Faute de munitions et face à une résistance toujours présente, les soldats se replièrent après avoir détruit les canons.

L’armement des belligérants

Les parachutistes américains étaient équipés du fusil semi-automatique M1 Garand, du pistolet-mitrailleur Thompson et de mitrailleuses de calibre .30. L’unité allemande, mal identifiée, disposait de fusils K-98, de pistolets-mitrailleurs MP-40 et de mitrailleuses MG-34 et MG-42.

Ces fouilles apportent un nouvel éclairage sur l’un des affrontements les plus emblématiques du Jour J, prolongeant la mémoire de ceux qui y ont combattu.

Les méthodes de l’archéologie

L’archéologie ne s’intéresse pas seulement aux objets, mais aux actions humaines dans le temps et l’espace. Une fouille vise à reconstituer un environnement et comprendre son évolution. Un objet n’a de valeur que replacé dans son contexte, défini par son emplacement et la couche de terre dans laquelle il repose. Ces couches, accumulées au fil du temps, permettent d’établir une chronologie relative. Une fouille consiste donc à analyser ces contextes pour donner du sens aux vestiges découverts.

Les recherches ne s’arrêtent pas sur le terrain : en laboratoire, les objets sont nettoyés, identifiés et inventoriés. En croisant ces données avec celles du terrain, les archéologues peuvent bâtir des interprétations et reconstituer des événements passés.

Fouille dans une fosse à Brécourt
Alexis fouille une fosse. Les objets qui apparaissent sont des douilles de canons de 105mm. Elles n’ont pas bougé depuis le 6 juin 1944 au matin (fouilles de Brécourt).

Exemple d’interprétation : une douille retrouvée

Si une douille de calibre 30-court est trouvée dans une tranchée avec d’autres vestiges des années 1940, il est probable qu’elle ait été tirée le 6 juin 1944 et retrouvée près de son point d’impact. En revanche, si elle est découverte dans une couche plus récente, elle a été déplacée. Un objet hors de son contexte d’origine perd donc une grande partie de son intérêt archéologique.

Douille retrouvée en fouilles de Brécourt
A l’automne 2022, Marie fouille la terre ayant comblé une des douilles trouvées en mai. C’est une des étapes dans la longue et complexe étude des objets trouvés en fouille (fouilles de Brécourt).

Les fouilles de Brécourt

À l’automne 2022, des recherches ont permis d’étudier les traces de combats de juin 1944. La photogrammétrie a été utilisée pour restituer une vue précise des structures. Des éléments, comme un fond de caisse d’obus ou des marches taillées dans un fossé, corroborent l’hypothèse d’un chemin aménagé par les Américains sur un ancien accès allemand.

La tranchée d’une batterie allemande a livré peu de matériel personnel, mais des éléments d’armement variés, notamment des douilles de mitrailleuse MG-42. Ces indices tendent à confirmer que la position était occupée par des artilleurs, et non par une unité parachutiste comme certains récits l’indiquait.

La batterie allemande en action le 6 juin 1944

L’étude des vestiges permet d’affirmer que les canons de Brécourt étaient bien des pièces de 105 mm, contrairement à certains témoignages. Une fosse remplie de douilles atteste que la batterie a tiré intensivement dans la matinée du 6 juin avant d’être neutralisée. Un couvercle de gamelle portant une inscription laisse penser qu’un message urgent a été envoyé à l’état-major d’artillerie au moment de l’attaque.

L’assaut des parachutistes américains

L’analyse des impacts de tirs et des munitions retrouvées montre que les Américains ont d’abord attaqué par le nord avant de progresser vers le sud, confirmant le récit de Richard Winters. Les défenseurs allemands ont opposé une faible résistance initiale, mais se sont repliés en se regroupant. Une mitrailleuse Browning a probablement été déployée pour soutenir l’attaque.

Le rôle du Field Hospital 42

Des fosses contenant des restes d’uniformes brûlés, des flacons de perfusion et des objets personnels suggèrent qu’un hôpital de campagne américain s’est installé sur place après les combats. Ce site aurait servi à soigner des centaines de blessés, alliés et ennemis.

Traces de l’invasion aéroportée

Certains objets, comme des fragments de planeurs Waco et des suspentes de parachute, témoignent de l’invasion aéroportée. Bien qu’aucun planeur n’ait atterri précisément sur le site, ces éléments ont pu être déplacés et réutilisés après le débarquement.

Mémoire et oubli

Après l’été 1944, le site a été progressivement abandonné. Les fosses ont été remblayées, mais les traces des combats restent visibles sous terre. L’archéologie permet aujourd’hui de redécouvrir ces événements et de confronter les vestiges matériels aux récits historiques, parfois imprécis.

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Horaires

Octobre à avril
Tous les jours de 10 h à 18 h*

Mai à septembre
Tous les jours de 9 h 30 à 19 h

Clôture de la billeterie
1 h avant la fermeture du musée.

Animaux de compagnie 🐶 
Le musée accepte les petits chiens portés dans un sac.

Tarifs

Adulte

10 €

Étudiant

7,50 €

Enfant de 6 à 15 ans

6,50 €

Enfant Moins de 6 ans

Gratuit

Visite guidée 45 minutes

+ 2,50 €

Visite guidée 1 h 30

+ 5 €

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Visite groupée et scolaire

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CONTACT

Musée du débarquement Utah Beach
Plage de la Madeleine
50480 Sainte-Marie-du-Mont

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